LES
VESTIGES ROMANS...et plus
Maison des Consuls
Malgré le fait
que ce bâtiment, le plus ancien de ce type en France, soit à
vocation purement laïque, les sculptures,
à l'exception
d'une seule, suivent les thèmes romans typiques du XIIème
siècle : le péché et le châtiment du péché.
La rédemption n'est pas représentée, la justice
n'étant pas concernée par ce concept.
Sur la
gauche de l'image, on peut voir Adam et Ève (vus en gros plan
sur la page précédente)
symbolisant l'acte de pécher.
Sur la
droite de la photo ci-dessous se trouve l'empereur Justin représenté
en légiste, il en porte la crosse surmontée d'un aigle
impérial. On peut lire l'inscription suivante :
IMPERATORIAM MAIESTATEM NON SOLUM ARMIS DECORATAM SED
ETIAM EGIBUS OPORTET ESSE ARMATAM VT VTRVMQVE - Sa majesté
impériale n'est pas uniquement fort de par les armes, mais il
détient aussi le pouvoir de la justice.
Cette inscription
souligne la vocation civile et non religieuse de cet édifice.
détail du livre que porte Justin
- photographie de Jacques
Martin
Néanmoins les chapiteaux de la façade sont très
semblables à ceux dépeignant les péchés,
que l'on retrouve dans les édifices religieux.
Le chapiteau
sur l'extrême gauche montre des sirènes, symboles du Luxe,
de la Vanité et de la Luxure. On retrouve le même thème
sur celle à l'extrême droite de la fenêtre mais là
les deux créatures brandissent un poisson,
qui peut être soit un archétype phallique, soit un ICHTHEUS,
symbole de la rédemption - voire les deux. Les lettres du mot
"poisson" (en langue grècque ikhtheus) sont
l'acronyme en langue grècque de Jésus Christ, fils
de Dieu, Sauveur, se rattachant également aux 'pécheurs
d'hommes' des évangiles.
D'autres chapiteaux dépeignent une pécheresse dans les
griffes d'un monstre qui,
dans le contexte de la Maison des Consuls, pourrait symboliser le triomphe
de la justice sur l'injustice ;
Un couple tireur de barbe (symbole de querelle et de lutte) ;
moustachus étant punis par les aigles (symboles du pouvoir divin)
;
d'autres pécheresses, leurs tresses (postiches faits avec
les cheveux de religieuses et d'indigentes) saisies par les becs des
aigles aux longs cous (symbole de la droiture et du pouvoir).
Ces sculptures-ci sont
d'une très haute qualité - surtout celle de Justin, qui
ressemble aux sculptures similaires de prophètes à Moissac
au sud de Tarn-et-Garonne, et à Souillac (Lot).
Si - comme
n'est pas du tout improbable - l'abbaye prestigieuse, détruite
aux XVIe par les Protestant dans les guerres de religion, avait des
sculptures de qualité comparable, elle aurait été
une perle comme l'abbaye de Moissac, un des bijoux célèbres
des chemins de Compostelle.
voir autres restes
de l'édifice abbatiale >
A quelques pas de la Maison
des Consuls, à l'angle de la rue Valat et la rue Guilhem
Peyré se voit un monstre (répresentant le diable ou l'enfer)
qui tient un bout d'un gros tige.
Un lièvre- symbole de la concupiscence, de la lubricité
- grignote l'autre bout.
L'arbre de la vie (ou
la possibilité pour chacun de la vie éternelle) est, donc,
détruit par les Péchés de la Chair.
Dans le petit musée
(tristement mal-subventionné) qu'héberge la Maison
des Consuls (Place de la Halle) se trouve un des rares panneaux
romans, qui dépeint des oiseaux (le Saint-Esprit) parmi le feuillage
qui souvent répresente le mal.
Egalement sur la Place
de la Halle (numéro
33 bis) se trouve un série de modillons, sinon du douzième
siècle, au moins inspiré du roman, dont les deux ci-dessous
étaient photographiés de Jacques
Martin.
La façade
de numéro 33 bis, place de la Halle...
...et un
petit corbeau d'un monstre ou démon qui tire la langue, à
gauche de l'arcature.
Ces
uvres-ci suggèrent qu'il y avait une richesse de modillons
sur l'abbaye disparu - à comparer avec ceux de Mauriac (Cantal),
ou Aulnay-de-Saintonge, ou même Cervatos en Castille septentrionale
- qui ont inspiré des sculpteurs suivants.
Sculptée quelques siècles plus tard, à deux pas
de l'exhibitionniste à l'envers dans la rue de l'Eglise, se trouve
une fenêtre en grès, très érodée,
du XVIe.
Sur les deux côtés,
peut-être extraits des ruines de l'abbaye comme tant de fragments
que se trouvent à Saint-Antonin, sont un mâle microphallique
(qui ressemble à un putto de la Renaissance) dont ne subsistent
que le sexe et une jambe, et les restes d'une exhibitionniste accroupie.
A comparer avec une fenêtre sur l'île écossaise de
Iona.
Au bout de la rue de l'Eglise se trouve ce petit personnage curieux.
Dominant la place du Buòc.
à comparer avec
une gargouille masculine et exhibitionniste à Bruniquel qui n'est
pas loin
Voir aussi des sculptures superbes de
la bastide voisine de
Cordes-sur-Ciel.
Autres renseignements moins recherchés
sur Saint-Antonin...
...se trouvent chez www.saint-antonin-noble-val.com
Pour renseignements précis sur les monuments, les maisons et
les vestiges
à Saint-Antonin, visitez le site mérimée.
Une vue fauve de Saint-Antonin prise de la rive
sud de l'Aveyron en 1905
par le peintre Montalbanais Marcel-Lenoir.
UN
FRAGMENT DE LA PREMIERE ABBAYE MEROVINGIENNE ?
cliquer...
L'ancienne maison
du webmestre à Saint-Antonin est peut-être la plus ancienne
du boulevard
périphérique qui, ici, comme partout en France et une
grande partie de l'Europe occidentale,
remplaça les murs et les défenses du bourg.
INTIMITÉ
Dans
ce bourg
rouergat
mes meilleurs
amis sont
les bouchons
d'oreilles.
Portes et Encadremnts
de St-Antonin-Noble-Val
un vestige de l'abbaye du IXe siècle
cliquer
sur un drapeau
|
Carte de Cassini de Saint-Antonin (1750) >
Sites
préhistoriques qui voisinent Saint-Antonin:
Dolmens
de Saint-Antonin >
Roussayrolles
>
Saint-Cirq
>
Septfonds
>
Vaour,
Verdier
(Sainte-Cécile),
Vieux
>
Grotte
de la Magdaleine des Albis
>
'Le Chemin des Neuf Pierres'
indique peut-être qu'il éxistait un alignement,
il n'y a pas trop longtemps, dans l'amphithéatre Wagnérien
de Saint-Antonin,
dominé par des tombeaux sur les
causses.
Les alignements
ne sont pas inconnus en Rouergue...
Sculptures «licencieuses» de l'art roman:
diaporama
grand discours photographique en langue anglaise
papillons
&
orchidees
des Gorges de l'Aveyron
Extrait du Bulletin d'Informations Municipales de
Saint-Antonin,
janvier 2007:
la première et la dernière strophe d'un poème de
mirliton satirique en occitan, du début du dernier siècle,
LA VILA DE SENT-ANTONIN
La vila de Sent-Antonin
Renomada per son vin
A sos quartiers e sas carrièras
Coma n'i a pas otres sus tèrra....
...E pel jardin qualqu'un disiá
Qu'i volián far un casino
E, qu'a la plaça dels cagaires
I volián metre les aigaires.
|
La noble ville, Saint-Antonin,
Est renommée pour son bon vin,
Ses vieux quartiers, petites rues
Sont comme vous n'avez jamais vu...
...Et au jardin quelqu'un me dit
Qu'un beau casino sera construit,
Et qu'à la place de ceux qui chient
Les curistes passeront la nuit.
|
L'actuelle Promenades des Moines qui domine l'Aveyron était
appelée le Jardin des Moines
(auprès du monastère célèbre détruit
dans les guerres de Religion).
Les vers font allusion à l'aménagement de la place où,
en plus du beau bâtiment desThermes
pur les curistes d'Eau de Saleth, on envisageait sans doute l'installation
d'un casino
comme il y en avait dans la plupart des stations thermales.
Quant au petit vin de Saint-Antonin : à l'arrivée du chemin
de fer et les bonnes communications,
sa qualité n'était pas suffisante de résister celle
des vins vraiment renommés de Gaillac,
dont les plus proches sont venus d'un petit 20 kilomètres.